GROUPE DDP
BIOGRAPHIE

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Michel DUPRÉ, Érigé par souscription, (série DDP), 1987, fusain, 65 x 50 cm

Fondé en 1971 et déclaré en association 1901, le groupe DDP réunissait, en 1973, trois enseignants en Arts plastiques, François Derivery, Michel Dupré, Raymond Perrot, qui s'étaient rencontrés lors de leurs études en 1956-59. Il s'agissait de mettre en commun moyens et ressources de chacun en vue de réaliser et diffuser des travaux artistiques de tous ordres (textes, films, peintures…) selon le principe coopératif, mettant en commun expériences, compétences, exigences de chacun.

Structure collective, en opposition avec le mythe du créateur unique et solitaire et de l'autonomie des catégories culturelles, DDP se plaçait ainsi hors des problématiques individualistes et pouvait développer des activités à la fois théoriques et pratiques dans le champ artistique, suivant des orientations critiques marquées par des engagements politiques effectifs (Derivery et Perrot adhérents au PCF). Dès ses débuts, le groupe a trouvé une matière première dans le signifiant social, particulièrement l'image journalistique, la publicité, le cinéma, etc., et les codes à l'œuvre dans ces manifestations publiques, permettant la pratique du cinéma expérimental (une douzaine de films Super 8), l'écriture de textes analytiques et critiques, la peinture collective, la publication de revues, etc.
Leur statut d'enseignant leur a offert une liberté critique mise à profit pour dénoncer les effets de l'idéologie dominante dans le champ artistique, autant que dans les décisions du pouvoir politique.
La participation active du groupe au Salon de la Jeune Peinture, et autres salons, a montré la capacité de DDP à peser sur les fonctionnements et orientations de telles structures.
À ce titre, leur contribution aux travaux de l'IRM (Institut de Recherches Marxistes 1978 -1993, groupe PALPE créé en 1978 par Yves Eyot), marque une permanence de DDP à agir au sein d'organismes politiquement engagés.
Une dernière peinture collective réalisée en 1995 (cependant non terminée), et l'ultime manifestation du groupe à la Sorbonne en 2003, marquent la fin des activités du groupe DDP.
La revue "éCRItique" créée par DDP en 2005, reste la dernière trace vivante du groupe.


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DDP au travail, A-FRIC, 1976, (Perrot, Derivery, photo. Dupré)

François DERIVERY (né en 1937)

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François DERIVERY, Autoportrait-ruines, 1980, acryl sur toile, 130 x 160 cm

Au cours de ses études il a accumulé une importante culture philosophique, et la pratique d'une écriture précise. Enseignant en Arts plastiques en collège, il remplacera Raymond Perrot au lycée polyvalent Maximilien Vox, en 1996.
Attiré par le dessin et la peinture, il prendra conseil auprès d'un peintre local avant de venir à l'Académie Julian (Paris) où il rencontrera Raymond Perrot puis Michel Dupré. Dans la mouvance des peintres Nuagistes, il expérimentera le travail gestuel avant de revenir à des modes figuratifs rigoureux quasi "minimalistes". Après son retour du service militaire en Algérie, il reprend contact avec Raymond Perrot.
À la suite de Mai 68, Raymond Perrot permet de renouer contact avec Michel Dupré et quelques autres anciens de l'Académie Julian, d'où prendra corps le projet d'une publication "Van Gogh 71", que l'on peut considérer comme le début d'une collaboration qui permettra la création de DDP. Féru de cinéma, l'acquisition d'une caméra Super8, permettra la réalisation de films expérimentaux, premiers travaux collectifs de DDP.
Inscrit au PCF dans les années 1970, il critique la politique artistique du Parti et milite pour un art d'engagement.
Ses études sur l'art de marché et sur la peinture "Pompier" restent à ce jour les plus pertinentes.



Michel DUPRÉ (né en 1935)

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Pierre CHATELAIN, Portrait de Michel DUPRÉ, 3 avril 1985, crayon couleur, 55 x 45 cm

Enseignant en Arts plastiques et Histoire de l'art (du Primaire à l'Université), praticien du dessin, de la peinture, de la sculpture, de la photographie, du graphisme, de l'écriture, de l'édition, Michel Dupré est actif dans le champ artistique depuis les années 1970, à titre individuel et dans le cadre des multiples activités du groupe DDP, dont il fut cofondateur.
Son activité de conférencier se poursuit en France comme à l'étranger, au service d'associations (Alliance française, Centres culturels…) ou d'institutions (Universités, grandes Écoles…). Depuis le début du siècle, la publication annuelle d'un ouvrage sur divers thèmes, vient compléter son travail.
L'ensemble de ses pratiques artistiques a toujours été mis en relation avec ses diverses activités, en sorte de les enrichir les unes les autres et de les inscrire, plus ou moins directement, dans le champ social et politique.





Raymond PERROT (1935-2005)

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Raymond PERROT, Tipasa, 1982, acrylique sur toile, 169 x 145 cm

Enseignant en Arts plastiques en collège, il sera nommé au Lycée polyvalent Maximilien Vox et quittera définitivement Paris en 1995.
Arrivé de Constantine pour entrer à l'Académie Julian en 1955, il prend contact avec François Derivery et Michel Dupré l'année suivante. Dessinateur émérite, il n'a reçu jusque-là, aucune formation académique, travaillant essentiellement à partir d'images et de reproductions. Il se mettra à la peinture dans ces années-là, tout en s'intéressant surtout au nouveau cinéma de cette période.
De retour d'Algérie, il met en relation les deux autres futurs DDP. Comme François Derivery, il adhère au PCF en 1972.
Des trois membres du groupe il est sans doute celui qui fut le plus dynamique. Son activité en tous domaines, peinture, écriture, édition, etc., ne faiblira pas, jusqu'à sa mort en 2005. Il ne cessera de publier ses textes (une vingtaine d'ouvrages), mais aussi ceux d'autres amis. Son ouvrage sur Fougeron (Esthétique de Fougeron, E.C. Editions) reste à ce jour la seule étude sérieuse de l'œuvre de ce peintre. Il publiera chez d'autres éditeurs, Le Salon de la Jeune Peinture (avec F. Parent), De la narrativité en peinture (L'Harmattan), Mots et clichés du roman policier (in octavo). Retiré à Campagnan (Hérault) il développera une importante activité et encouragera les initiatives artistiques de la région, trop souvent ignorées, voire méprisées, des cercles parisiens. Il fut, à tous égards, le plus actif et le plus productif des trois. Sa disparition marque la fin définitive du groupe DDP.


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Dernière photographie du groupe DDP, août 2004 (photo. Jacques Montagnac)

Site officiel DDP